La rédaction d'Optical Center | Publié le :
Promesse de campagne du Président Macron, le remboursement intégral des équipements en optique et en audition fait l’objet de discussions. Les conditions pour bénéficier d’un reste à charge zéro ne semblent pour l’heure pas convaincre les professionnels.
Publication Optical Center, rédaction par Manu Gosselinois 03.04.2018 - 09h24
Santé auditive et visuelle : le panier de soin, au cœur des enjeux
Les débats autour de la gratuité des équipements en optique et en audition se poursuivent. L’objectif est d’arriver à un accord fin mai avec la publication d’un arrêté. Aucun financement supplémentaire pour cette mesure n’étant prévu, il faut donc trouver des solutions pour proposer des lunettes et des prothèses auditives avec un reste à charge à zéro euro. En optique, les propositions émises par les pouvoirs publics semblent attractives : prises en charge de verres unifocaux pour les myopes, multifocaux ou progressifs à partir de deux pathologies, incluant untraitement antireflet, anti UV et même anti-rayures pour les enfants. En audition, si les professionnels espéraient couvrir 20% de la population avec un panier de soins à zéro euro, l’administration a intégré des dépenses allant jusqu’à 1500€, soit une couverture de 70% des personnes appareillables. A ce jour, seuls les assurés couverts par la CMU (couverture maladie universelle) sont intégralement remboursés, soit 3% des appareillés. Les autres dépensent en moyenne 850€ de leur poche par oreille.
Des annonces qui inquiètent les professionnels de l’optique
Le Gifo, groupement qui rassemble industriels et fabricants de l’optique, s’inquiète de ces mesures annoncées qui s’avèrent selon lui « contre-productives ». En proposant un panier de soins avec des prix de vente limités sur les verres et les montures, il craint une baisse de la qualité des équipements et des performances techniques. Dans le projet il est également prévu que le renouvellement des lunettes, actuellement possible tous les deux ans, soit repoussé à 3 ans, sans baisse des cotisations. Cette mesure est le risque que des patients soient contraints de reprendre rendez-vous chez l’ophtalmologue en cas de baisse de la vue et, au regard des délais d’attente, doivent s’armer de patience pour changer leur équipement. Dans l’audition, le renouvellement serait possible à partir de cinq ans contre quatre actuellement.
Les débats devraient se prolonger jusque fin mai.