Une personne souffrant d'acouphènes a tendance à se focaliser sur ce son interne, ce qui peut représenter un réel handicap au quotidien.
L'écoute de bruits blancs peut permettre de détourner l'attention du patient et, ainsi, de masquer ou d'atténuer l'acouphène en présence.
Il existe en audiologie plusieurs couleurs de bruits selon la densité spectrale des fréquences émises.
Ainsi, le bruit peut être rose, gris, violet, rouge ou encore bleu selon ses caractéristiques.
De la même manière que la lumière blanche est composée de toutes les couleurs mélangées, les bruits blancs sont des sons qui possèdent toutes les fréquences audibles qui composent le spectre (allant de 20 à 20 000 hertz) et qui sont dotées de la même densité.
Les fréquences des bruits blancs sont émises de manière aléatoire et possèdent toutes une énergie égale.
Ces sons blancs dits gaussiens sont souvent comparés au bruit émis par une radio grésillante ou à celui produit par une télévision dont l'antenne serait déréglée.
Or, les bruits blancs gaussiens peuvent être utilisés pour traiter les acouphènes d'un patient.
Les bruits blancs peuvent permettre de rééduquer l'oreille du patient acouphénique.
En effet, lorsque la personne concernée écoute des bruits blancs, elle porte son attention sur un autre son que celui produit par son acouphène.
Le cerveau se focalise alors sur les sons blancs perçus et délaisse les sons acouphéniques.
Au fur et à mesure de la thérapie sonore, les acouphènes deviennent moins proéminents et donc moins gênants pour le patient.
L'une des formes de thérapie sonore consiste en l'utilisation d'un appareil générateur de bruits blancs.
Pour cela, une personne acouphénique doit s'astreindre à écouter quotidiennement et à plusieurs reprises des bruits blancs au travers d'un générateur.
Le générateur de bruits blancs peut se présenter sous différentes formes telles que des CD à écouter, une playlist sur un mp3 ou une application sur le smartphone.
Cependant, le générateur de bruit blanc le plus répandu reste un appareil semblable à une enceinte ou à une radio que l'on peut transporter afin de l'installer à proximité dans chaque pièce de la maison.
Ces appareils reproduisent des bruits blancs et peuvent être programmés pour un temps défini.
Un patient souffrant d'acouphènes doit ainsi effectuer chaque jour plusieurs séances d'écoute, de préférence dans une ambiance lumineuse feutrée.
Ces appareils thérapeutiques sont conçus pour être utilisés à domicile par le patient et peuvent émettre d'autres sons relaxants comme celui de la mer ou de la pluie.
Une fois bien détendu, le patient n'entend plus que les bruits blancs et peut occulter ses acouphènes le temps d'une séance.
Lorsqu'une personne présente une perte d'audition et des acouphènes, elle est alors aiguillée vers un audioprothésiste afin d'être équipée d'un appareil auditif.
De nos jours, la grande majorité des appareils auditifs sont dotés d'un système de masquage des acouphènes car il a été reconnu que ceux-ci accompagnent souvent une perte d'audition.
Ces audioprothèses comportent deux programmes, l'un avec activation du masquage et l'autre sans.
En effet, dans certains cas, la correction de l'audition apportée par l'audioprothèse suffit à atténuer les acouphènes dans la mesure où les voies auditives sont réparées et laissent de nouveaux entendre certains bruits qui viennent couvrir l'acouphène.
Cependant, dans d'autres cas, la correction auditive ne suffit pas et elle est alors couplée à un masqueur sonore.
Au travers de plusieurs essais, l'audioprothésiste fait alors choisir au patient le type de sons émis dans l'appareil auditif avec lesquels il se sent le mieux.
L'audioprothèse est alors mise sur le deuxième programme et l'acouphène est masqué par les bruits choisis.
Le masquage se fait alors parfois avec des bruits blancs générés directement dans l'oreille par l'audioprothèse.
L'appareil auditif muni d'un générateur de bruit blanc peut se présenter sous forme d'intra-auriculaire ou de contour d'oreille.
Une personne souffrant d'acouphènes peut également porter une audioprothèse à ancrage osseux pour une durée minimum de deux mois.
Le bruit blanc vient neutraliser l'acouphène et permet au patient d'entamer le processus d'habituation qui mène petit à petit à la diminution de l'hypersensibilité à l'acouphène et à la diminution de la gêne provoquée au quotidien.