Soigner l'acouphène par Neurofeedback

De nos jours, de nombreux traitements sont proposés aux patients acouphéniques.
Le Neurofeedback est notamment une technique innovante pouvant être envisagée pour soigner les acouphènes.

Qu'est-ce que le Neurofeedback ?

Appelé également neurobiofeedback ou neurothérapie, le Neurofeedback est une technique non-invasive mise au point aux États-Unis dans les années 70.
Le terme feedback désigne le retour d'informations que le cerveau perçoit provenant de l'environnement extérieur ou du fonctionnement de l'organisme.
Cette technique thérapeutique utilise les données de l'activité cérébrale en temps réel obtenues essentiellement par électroencéphalogramme..
L'objectif principal du neurofeedback est de créer une autorégulation du cerveau afin d'éliminer ses mauvais automatismes liés à l'action du système nerveux.
Le cerveau apprend ainsi à se réorganiser pour un meilleur fonctionnement à l'aide du retour d'informations qui lui est fourni.

Le thérapeute place des capteurs sur le cuir chevelu du patient afin d'évaluer l'activité électrique du cerveau et mesurer en hertz la fréquence des ondes cérébrales.
Une fréquence élevée des ondes traduit un niveau d'activité cérébrale intense alors qu'une fréquence basse est le signe d'une activité ralentie.
Grâce à un affichage vidéo ou sonore, la personne peut suivre seconde par seconde l'activité de son propre cerveau.
Le neurofeedback recueille ces informations cérébrales afin de les renvoyer au cerveau dans le but que ce dernier se réorganise et pallie ainsi au dysfonctionnement.
Tout ce processus se fait par mécanismes automatiques dont le patient n'est pas conscient.
Les séances de 45 minutes sont faites quotidiennement pendant deux à trois mois mais cette durée peut être prolongée en cas de besoin.

Le neurofeedback est notamment utilisé pour traiter les troubles de concentration et du sommeil ou pour une meilleure gestion du stress.
Cette technique est également employée pour soigner les personnes épileptiques ou celles souffrant de dépression.
Le neurofeedback peut traiter les migraines chroniques et permettre à des patients de se débarrasser d'une addiction ou d'un syndrome post-traumatique.
Or, le neurofeedback peut également être un traitement possible pour les acouphènes.

Comment le Neurofeedback peut-il intervenir en cas d'acouphènes ?

Dans la majeure partie des cas d'acouphènes, une zone du cerveau souffre d'une activité électrique inhabituelle.
Le neurofeedback a pour objectif d'aider le cerveau à se réguler afin d'effectuer un retour à la normale.
Cette méthode thérapeutique accomplit trois actions visant à diminuer la sévérité des acouphènes.

Détourner l'attention du cortex auditif

L'activité excessive du cortex auditif augmente la sensation sonore acouphénique.
Le neurofeedback tente de détourner l'attention du cortex auditif vers un autre objet mental neutre en prenant le contrôle du cerveau.
Ainsi, la technique cherche à court-circuiter le processus selon lequel la stimulation excessive auditive entraîne des émotions négatives.
En effet, ces émotions sont propres à augmenter la saillance de l'acouphène, soit sa présence dans le conscient du patient.
Le neurofeedback opère ce court-circuit en entraînant une baisse d'activité du cortex auditif due au détour d'attention.

Contribuer à la plasticité neuronale

Grâce aux séances quotidiennes, des cellules nerveuses naissent et des connexions neuronales nouvelles se font.
En conséquence, des connexions moins pertinentes disparaissent: ce processus se nomme plasticité neuronale.
Faculté innée du cerveau, la plasticité neuronale est le procédé par lequel le neurone modifie la réponse qu'il donne à un même stimulus.
Cette capacité que possède le cerveau lui permet de progresser tout au long de la vie et nous permet de nous adapter à des situations différentes.
La pénibilité des acouphènes et leur perception sont liées aux transmissions d'influx nerveux par les synapses, surtout celles se déroulant dans le cortex auditif.
Ainsi, plus les connexions neuronales sont activées, plus l'acouphène est présent au conscient du patient, ce qui le rend plus pénible.
Le neurofeedback tente donc de faire en sorte de réguler la circulation neuronale afin de diminuer l'aversivité de l'acouphène, soit son caractère parasitant.

Rééquilibrer le système sympathique

Grâce à l'affichage de l'encéphalogramme, le patient peut suivre en temps réel l'activité de son système nerveux central.
Le thérapeute peut enseigner au patient comment équilibrer les systèmes sympathique et parasympathique se trouvant dans le système nerveux.
Or, ces systèmes jouent un rôle important dans la régulation des émotions et donc dans la perception des acouphènes.
En effet, l'anxiété ou toute autre émotion négative tend à aggraver le ressenti sonore de l'acouphène.
Le neurofeedback tente donc de neutraliser l'état émotionnel du patient en agissant sur le système nerveux.

La technique de Neurofeedback dynamique

Variante du neurofeedback, la technique dynamique associe aux capteurs d'activité électrique un appareil analysant le signal reçu 256 fois à la seconde.
Le patient écoute une musique qui est interrompue dès lors que l'ordinateur décèle une perturbation électrique.
Lorsque la musique s'interrompt, même de manière presque imperceptible, le système nerveux se rend compte de cette altération de la régularité.
En conséquence, le cerveau qui recherche la continuité s'observe pour mieux s'auto-réguler.
En cas d'acouphènes, le neurofeedback dynamique permet d'enclencher cette auto-régulation afin que le cerveau effectue une reprogrammation.
Cette dernière permet un traitement nouveau des bruits parasites que sont les acouphènes.